Depuis les années 1950 est entamée une lente renaissance de Chemin de Compostelle. D'abord à l'initiative de la Société des Amis de Saint Jacques, puis des différentes associations jacquaires régionales, et enfin relayée par des milliers d'initiatives privées.

Cette page leur est dédiée. A chacun d'eux nous consacrerons quelques lignes et quelques photographies, en souvenir et en hommage.

Maurice Boisset était installé sur le GR 65, au Mas de Vers, une étape avant Cahors. Il n'avait jamais fait le Chemin, mais il accueillait les pèlerins qui passaient devant sa maison avec beaucoup de coeur et de gentillesse. Il leur offrait café et boissons, quelques sandwiches. Son bonheur était d'exhiber d'une boite en carton les centaines de cartes postales reçues de pèlerins parvenus à Santiago. Il est disparu brusquement en novembre 2010, au cours d'un repas avec Marc, un hébergeant voisin. Il avait seulement 52 ans.

Bonne route, Maurice !

Marc Dherouel avait recueilli le dernier soupir de Maurice Boisset. Et ce fut son tour de nous quitter en janvier 2011 à l'âge de 65 ans. Marc a décidé de partir seul sur le Chemin à Pâques 2006 et de le faire d’une traite au départ de Vézelay. Il voulait à travers cet effort réfléchir sur lui-même et surtout sur sa vocation d’homme, d’époux et de père. Après avoir perdu plus de 15 kilos, il est revenu heureux et serein. Il accepta et prit totalement pour lui le projet de Thérèse de s’installer sur le Chemin pour accueillir les pèlerins. Tout alla très vite et le gîte Saint Antoine vit le jour en moins d’un an ! Depuis mars 2009, ils ont accueilli ensemble un nombre toujours croissant de pèlerins de tous pays. Les petits déjeuners qu’il voulait préparer tout seul étaient toujours des moments forts pour ceux qui reprenaient leur marche.
Marc possédait une vue aigüe de l’esprit du Chemin, lieu d’accueil, de rencontres et d 'échanges. Son humour mettait tout le monde à l’aise et même , s’il arrivait de rencontrer un pèlerin chti, sa plus grande joie était de lui parler en patois picard ! Il voulait que le Chemin soit un lieu de recherche intérieure voire spirituelle. Son engagement discret dans la promotion de l’accueil des handicapés sur le Chemin est à souligner aussi.
Ce 31 Décembre 2010, Soeur Geneviève, nous a quittés, discrètement, pour rejoindre les Soeurs de le Congrégation des Filles de Jésus, auprès de notre seigneur Jésus.
Tous les pèlerins ayant fait étape à Vaylats, dans le Lot, ont connu Soeur Geneviève qui, le matin, vous préparait en compagnie de l' hospitalier (e) les petits déjeuners accompagnés des confitures qu'elle même avait cuisinées et les paniers pique-nique. Le soir vous la voyiez au réfectoire servir les Soeurs et dès que c'était nécessaire, toujours aider l'hospitalier(e) au service des pèlerins.
Aujourd'hui le Grenier du Levant (juste après Moissac) est en deuil. Annie vient de perdre en décembre 2013 son mari, fidèle compagnon de travail et d'accueil pour tous ceux qui souhaitaient s'arrêter. Pour beaucoup d'entre vous, il restera le symbole fort du pèlerinage, car il parlait du chemin, de sa région et de celle de l'Aubrac avec tellement d'enthousiasme et de conviction
Il incarnait la discrétion, le sens des valeurs et de courage. Homme de bien sincère et dévoué, il restera pour longtemps dans nos mémoires. Il est parti au bout de son chemin pour rejoindre à son tour l'inaccessible étoile  A Dieu  Raymond.
Tous les pèlerins qui se sont arrêtés à la ferme de Raoul Costedoat, à Hagetaubin (plan 76 du miam-miam-dodo), une maginfique bâtisse béarnaise burinée par les siècles, se souviennent de la vieille mamie qui pendant des années leur a fait la cuisine, avec sourire et gentillesse.
Elle a quitté son vieux fourneau le 24 octobre 2012, à 97 ans. Bon chemin, mamie.
Thierry vient de nous quitter en ce printemps 2014.
Il avait consacré toutes ces dernières années au Chemin de Saint-Jacques et au service des pèlerins. Précurseur du transport de bagages avec son entreprise Factage, bon samaritain du chemin comme il aimait à s'appeler, il nous a souvent rendu d'immenses services dans l'assistance aux pèlerins égarés, le transport gratuit d'objets oubliés ou de paquets pour les gîtes situés en aval. Son désintéressement faisait merveille sur le chemin.
Thierry nous a quitté en quittant ce monde, après des années de lutte contre un mal plus terrible encore que la maladie, l'argent, qui petit à petit a rejeté loin du peuple du chemin, qu'il aimait tant, ce bon samaritain d'un autre siècle.
Nous comprenons sa souffrance et aussi sa solitude; nous prions pour lui avec la foultitude de ceux qui ont eu la chance de le rencontrer. Une petite étoile de plus tout là-haut près de Jacques, et une blessure dans notre coeur qui aura du mal à se cicatriser !
Au cours de cet été 2014 est reparti seul, sur le Grand Chemin, Antoine, le pèlerin-hospitalier de Sauboires, près de Manciet, dans le Gers, qui accueillait les marcheurs dans ce qu'il appelait le " Chalet du Bonheur ".
Puisse-t-il, de là-haut, continuer à rire aux éclats et à régaler les anciens pèlerins de ses divines salades et des petits riens dont il avait le secret !