CHEMINDECOMPOSTELLE.COM

Espace hébergeurs

ESPACE HÉBERGEURS

©Jacob Lund – adobe-stock.com

Le site www.chemindecompostelle.com est destiné à la promotion de tous les services présents sur le tracé du GR®65, et proches de celui-ci.Une place particulière est bien entendu réservée aux hébergeants. On trouve tout au long du chemin de multiples façons d’accueillir et d’héberger le pèlerin : hôtels, auberges, chambres d’hôtes, gîtes d’étape, campings, etc…

Certains ont investi depuis presque trente années sur cet itinéraire, d’autres viennent seulement d’ouvrir un gîte. Certains habitaient déjà à proximité du chemin. D’autres, anciens pèlerins souvent, ont acquis une maison pour offrir à leur tour aux cheminants l’hospitalité qu’ils avaient reçue lors de leur parcours. Cet espace hébergeants veut accueillir toutes les sensibilités d’accueil, qui peuvent donc s’y exprimer librement.

Comment devient-on Hospitalier ?

Afin d’étudier votre demande d’intégration dans le guide Miam Miam Dodo et le site chemindecompostelle.com, merci de remplir le formulaire d’adhésion en cliquant sur le lien suivant : http://service.levieuxcrayon.com/register

Nous pourrons alors revenir vers vous pour vous dire ce que nous pouvons vous proposer. 

©Shisu_ka – adobe-stock.com

En quoi consiste le travail d'un hospitalier ?

D’un gîte à l’autre, le travail n’est pas le même, la façon de fonctionner non plus. La plupart du temps, on met la main à tout : accueil, ménage, repas, inscription, achats. Dans les gros gîtes ou les gîtes privés, certaines de ces tâches sont prises en charge par une autre personne. On n’a pas idée de la somme de travail qu’exige la fonction d’hospitalier ! On croit qu’il lui suffit d’inscrire le pèlerin, lui donner un lit, lui dire où trouver ce dont il a besoin et remettre le gîte en ordre. Et tout cela se ferait en un clin d’oeil ?

La journée d’un hospitalier commence souvent très tôt : debout dès l’aube, il prépare parfois le déjeuner, est présent au départ du pèlerin, secoue celui qui s’attarde au lit… Et quand le gîte est vide, c’est le ménage qui commence ! Tâche ardue et répétitive, peu gratifiante, à moins d’imaginer à l’avance la joie du pèlerin qui trouve un gîte propre à son arrivée. Songez que l’hospitalier besogne chaque jour de trois à quatre heures au nettoyage des lieux et que si la propreté n’est pas toujours celle que l’on souhaiterait, ce n’est pas par négligence mais par manque de temps ou de bras bénévoles. Avez-vous tenté d’imaginer le temps que peut prendre laver et faire sécher 50 draps, puis refaire les lits avant l’ouverture du gîte ? Et souvent avec des moyens réduits et une température peu propice au séchage. Pour l’avoir vécu, je comprends mieux pourquoi les draps ne sont pas toujours changés tous les jours. L’hospitalier est donc très reconnaissant au pèlerin qui s’est soucié de laisser le lit, le lavabo, la douche et, encore plus, la cuisine propres et acceptables. Incroyable est le nombre de pèlerins qui ne s’en soucient guère !

À l’ouverture du gîte, quelques pèlerins font déjà la queue, souvent en piétinant avec impatience. Ils ont hâte, et on les comprend, de se laisser tomber dans un lit qui, grâce à l’hospitalier, n’affichera pas trop la trace des milliers de pèlerins qui y ont dormi. Commence alors la routine qui durera facilement 8 heures : inscription, tampon, attribution du lit, services disponibles, fonctionnement du gîte, règles à respecter. S’ajoutent à cela toutes les  » tâches connexes » qui relèvent de l’imprévu et de tous ces petits riens qui contribuent à un bon accueil : l’hospitalier écoute le pèlerin qui a besoin de parler, prend soin de l’éclopé ou le réfère à quelqu’un de plus compétent, réconforte et remonte le moral au marcheur qui désespère, trouve une solution à celui qui n’est pas satisfait de son lit, s’occupe de la douche qui coule mal, s’assure qu’il y a suffisamment de papier hygiénique (zut ! il n’y en a plus. Il faut aller en acheter !), veille à ce que celui-ci n’ait pas laissé sa casserole sale à celui-là, offre de l’eau ou du thé au pèlerin assoiffé ou transi, prend le temps de discuter, donne un conseil, une couverture, une information, etc, etc…

Bref, il tente de veiller à ce que l’harmonie règne, que les besoins soient satisfaits, que l’on respecte le pèlerin en tout temps.

« Savoir écouter et être partout en même temps sans avoir l’air stressé » se révèle alors une des qualités premières d’un hospitalier et relève parfois d’un tour de force. C’est aussi avec tact ou avec fermeté (malheureusement!) qu’il doit faire respecter le couvre-feu. Un dernier coup d’oeil à la ronde et 15 heures de travail de l’hospitalier viennent de s’écouler Il reprend enfin son souffle.

Le goût de servir

Qu’est-ce qui motive tant de personnes à donner si généreusement leur temps et leurs maigres vacances au service des pèlerins? Car, il n’y a pas à se méprendre : tout est fait gratuitement et de plus, le bénévole assume ses déplacements et parfois paie sa nourriture. Alors, il doit bien y avoir un « leitmotiv » qui explique cette générosité et la nourrit ?

L’hospitalier a d’abord le goût de servir les autres. Il a habituellement vécu son propre chemin comme une expérience très marquante, un temps de grâce, et il veut redonner ce qu’il a lui-même reçu quand il était pèlerin. On appelle cela avoir la vocation, je dirais plutôt ou autrement : avoir l’aptitude pour l’accueil. Ce travail à premier abord peu valorisant procure une grande joie à l’hospitalier. Parce qu’il l’aide à poursuivre sa route et entre en relation directe avec le pèlerin, l’hospitalier a le sentiment de devenir un maillon du pèlerinage de celui qu’il reçoit.

Le pèlerin qu’il a accueilli lui a permis par la même occasion d’entrer dans sa besace affective, de participer activement et positivement à sa route, de cheminer avec lui et d’entrer à jamais dans sa boîte à souvenirs. En ce sens il a un sentiment de prolongement, de création, de participation à la grande œuvre de l’univers. Il œuvre avec plaisir et son travail lui apporte bonheur et sentiment de complétude. Il est dans sa mission de vie.

Le sens du Merci

Au cours de ces expériences où je me suis sentie l’observatrice des deux facettes d’une même route — la pèlerine et l’hospitalière –, j’ai été frappée par deux choses. D’une part, il faut bien peu pour redonner force, courage et moral au pèlerin : un sourire, un accueil attentif et joyeux. D’autre part, il faut bien peu aussi pour nourrir la générosité de l’accueillant : un merci ! un simple mot dit au moment du départ ou écrit dans le Livre d’or, signifiant ainsi sa reconnaissance.

À mesure que le pèlerin avance, il finit, souvent inconsciemment, par tenir pour acquis ce service d’hébergement et il retombe vite dans l’attente du confort auquel il est habitué. Il oublie alors d’accueillir simplement ce qu’on lui offre et qu’un simple mot de remerciement est porteur d’une dose d’énergie incroyable.

Pèlerins, il m’est arrivé d’oublier d’apprécier cet immense cadeau que représente l’hospitalier. S’il me fallait réduire à deux mots ce qui compte le plus sur cette merveilleuse route, je dirais : sourire et merci. Sans eux, comment croyez-vous qu’ « El Camino » pourrait continuer à vivre ?

Merci phrase handwritten with a calligraphic brush. Thank you in French. Ink illustration. Modern brush calligraphy. Isolated on white background.

©Анастасия Гевко – adobe-stock.com

L'accueil pèlerin à Saint-Jean-Pied-de-Port

À Saint-Jean-Pied-de-Port, le travail est bien différent puisque l’hospitalier travaille au bureau d’accueil des pèlerins et non au gîte. L’ampleur du travail pour accueillir la multitude de personnes qui s’y présentent chaque jour est si grande qu’il tient occupés cinq hospitaliers en même temps. Et on ne chôme pas, croyez-nous !

On inscrit le pèlerin pour les statistiques, vérifie s’il a son passeport qui lui donnera accès aux gîtes d’Espagne, lui donne l’information nécessaire pour la traversée des Pyrénées et des conseils sur le poids du sac (parfois l’aide à l’alléger), lui trouve un endroit pour se loger, même à 11 heure du soir, l’écoute et le sécurise si l’émotion ou l’angoisse du départ est trop forte…
Et quand, du dernier train, arrivent à l’accueil une trentaine de pèlerins en même temps, tous aussi pressés les uns que les autres, c’est le temps de savoir si l’hospitalier a le sens de l’organisation, s’il sait demeurer efficace et a l’art de garder son calme et sa bonne humeur !