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Faire le chemin de Compostelle différemment

Faire le chemin de Compostelle différemment

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Compostelle à vélo

En préambule, nous nous devons vous alerter sur ce à côté de quoi vous allez passer. La divine lenteur de la marche, d’abord, et sa sérénité, sans soucis mécaniques. La composante humaine, pourtant si forte dans ce projet, sera empêchée par votre vitesse. Vous ne reverrez ainsi jamais les pèlerins que vous avez croisés la veille au gîte ou rencontrés en route. La marche à pied vous semble trop dure et trop lente ? Mais depuis dix siècles que tous y vont, croyez-vous que si c’était aussi difficile, les candidats se presseraient encore de nos jours ? C’est qu’ils obtiennent quelque chose à chaque pas en récompense de cet effort…

Mais vous aimez le vélo et votre choix est certain ! Alors voici quelques conseils pour optimiser votre préparation. Nous vous souhaitons malgré tout le plus beau des voyages.

La machine
Vous serez amenés à pratiquer de la route macadamée et du chemin. Vous rencontrerez du temps sec et des chemins boueux. Choisir un vélo trop spécialisé dans un domaine vous handicaperait dès que le terrain ou les conditions changent. Le vélo apte à répondre à ces exigences de polyvalence ne sera pas le VTT , équipé de roues de faible diamètre et de pneus de forte section. Ce ne sera pas non plus un vélo de route, équipé de roues de grand diamètre et de pneus de petite section. Le VTC (tous chemins) se situe entre le VTT et le vélo de route, c’est le plus polyvalent.
Si vous avez le choix, optez pour un vélo solide et simple : le vélo idéal est rustique, solide et endurant. Partez cependant avec un vélo de marque reconnue, équipé d’accessoires fiables. En route, il sera trop tard pour découvrir que votre vélo n’est pas adapté…

Selle
Une selle de bonne qualité, en gel, d’un gabarit prévu pour les longs trajets, c’est-à-dire offrant une faible surface de contact. Évitez les selles larges qui, bien que confortables, augmentent la surface de frottement, en particulier à l’entrejambe, et sont inadaptées pour les longues durées de pédalage.

Amortisseurs
Dans la mesure où les amortisseurs sont aptes à l’endurance, il ne faut absolument pas se priver de rouler sur amortisseurs. Il faut simplement éviter d’ajouter un équipement qui, par sa fragilité, pourrait être à l’origine d’une panne. Si vous n’envisagez pas les amortisseurs, sachez que les cadres acier ont un meilleur comportement aux vibrations que les cadres aluminium.

Savoir dépanner
En empruntant les chemins sur de longues distances, le vélo qui est chargé se trouve soumis à des sollicitations importantes qui vont immanquablement entraîner des déréglages et des pannes. Il existe un certain nombre de pannes classiques qu’il faudrait dans l’idéal savoir dépanner soi-même :
– Changer une chambre à air et la réparer
– Changer un pneu
– Changer un câble (bien qu’il soit peu probable de casser un câble neuf) puis régler le freinage ou le dérailleur
– Changer les patins de frein et régler ensuite le freinage
– Réparer la chaîne en changeant un maillon
– Régler les dérailleurs avant et arrière, bien qu’il soit normalement possible de rejoindre l’atelier d’un professionnel.

Équipement de portage
Attention, veillez à équilibrer les portages avant et arrière pour affronter les pentes.
– Le porte-bagages : fixé sur le cadre, à l’arrière et à l’avant
– Les sacoches arrière : étanches, elles sont accrochées au porte-bagages et descendent de part et d’autre de la roue. L’offre propose des contenances de 35 à 45 litres par sacoche, pour un poids variant de 1,3 à plus de 2 kg la paire.
– Les sacoches avant : principe identique aux sacoches arrière, elles sont plus petites et sont ancrées plus bas sur le vélo. Les contenances sont d’environ 25 litres par sacoche et la paire pèse environ 1,1 kg.
– Le sac ou rouleau supérieur : il se fixe sur le porte-bagages arrière et peut couvrir les sacoches. Volume et poids variable selon les modèles. Il existe des combinés, en forme de U inversé, regroupant les sacoches arrière et le sac supérieur (les 3 éléments restent séparables).
– Le sac à dos de cycliste : plus petit que le sac à dos de marche et adapté à la pratique du vélo, il comprend cependant les mêmes réglages et options. Le port du sac à dos à vélo doit être évité, car il rehausse le centre de gravité du cycliste.
– Le sac de guidon : facilement amovible pour pouvoir l’emporter, il s’ancre sur une interface qui elle, est fixée sur le guidon. C’est généralement là que l’on loge les documents, cartes et affaires importantes. 
– La remorque tubulaire : mono-roue, elle se fixe de part et d’autre du moyeu de roue arrière, grâce à un adaptateur articulé. Elle permet le transport d’un sac de grande contenance. Son utilisation peut être délicate dès que le chemin n’est plus régulier. 

Limite de poids
À vélo, les possibilités pour transporter du matériel sont importantes. Il faut cependant se garder de surcharger le vélo. Hors vélo, le poids maximum doit rester compris entre 12 et 15 kilos. Monter une côte, même sur route, peut devenir une véritable épreuve avec un vélo trop chargé. Sur chemin, la maniabilité peut aussi s’en ressentir significativement. 

Équipements spécifiques au cycliste
Le pantalon cycliste existe aussi en trois-quart et en long, les 2 avec bretelles. Vous pouvez choisir les modèles équipés d’un « pad fessier » intégré, qui rend plus confortables les longues randonnées. Pour ceux qui préfèrent rouler en jeans ou shorts classiques, il existe des slips cyclistes comprenant également un « pad fessier » intégré. Bien entendu, ces vêtements et sous-vêtements existent en modèle féminin. Concernant les chaussures, il est préférable d’éviter les pédales automatiques mais si vous y tenez, vérifiez qu’elles soient confortables à la marche. Les nombreux passages difficiles, où il faudra descendre de vélo pour marcher, justifient le port de chaussures aptes à la marche à pied, tout en restant adaptées à la finesse de sensation que réclame le pédalage.

Préparation physique
N’envisagez pas de profiter des premiers jours de voyage pour vous roder. La durée du voyage et l’intensité des contraintes imposées à vos jambes par un vélo chargé seront considérables. L’absence d’une préparation physique conduirait à un risque important de blessure.
Après quelques semaines de préparation, réalisez vos courses en vous plaçant dans les conditions réelles du voyage. Utilisez pour cela le vélo équipé en le chargeant progressivement jusqu’à atteindre la situation de voyage. Empruntez des terrains variés. Sortez au moins une fois sur terrain humide et surtout sous la pluie. Il faut être capable de réaliser des journées de vélo de 4 heures au minimum. La préparation vous permettra de tester vos capacités et de mesurer vos limites par rapport aux difficultés occasionnées par tous les types de terrains. En préparation comme durant le voyage, il est conseillé de rester toujours en dessous de ses limites.

Quand voyager ?
Comme nous l’avons expliqué, le choix du vélo interdit certaines portions de certaines voies. Veillez alors à éviter les saisons pluvieuses, qui risqueraient de réduire encore les portions de voies franchissables à vélo. En effet, nombre de chemins sont impraticables avec un vélo chargé lorsqu’ils sont détrempés

Préséance
En Espagne, les cyclistes doivent attendre la fin de l’arrivée des pèlerins à pied pour accéder au gîte. Ils ne sont généralement pas autorisés à y accéder avant 19h. Le cycliste peut en effet envisager, avec plus de facilité que le marcheur, de se remettre en route pour trouver un hébergement dans la ville suivante. En France, seule la courtoisie gère ce problème. Ménagez le vélo, en particulier en limitant votre vitesse dans les descentes sur chemin. Une vitesse excessive pourrait conduire à voiler une jante ou même casser un rayon. Dans tous les cas, économisez votre machine.

Choisir la voie

La voie du Puy-en-Velay 
Elle est globalement praticable à vélo, mais assez accidentée. Cela rend certaines portions assez physiques pour le cycliste. D’autres portions sont impraticables à vélo, ce qui est souvent le cas entre Le Puy et Cahors. Les parcs de l’Aubrac, entre Nasbinals et la ville d’Aubrac, où les clôtures sont prévues pour être franchissables à pied, seront également une difficulté. 

La voie de Vézelay
Cette voie est beaucoup moins physique pour le cycliste que la précédente. Elle comprend aussi de nombreuses portions routières.

La voie d’Arles
Très physique pour le cycliste, la voie d’Arles comprend de nombreuses portions infranchissables pour les vélos. En particulier sur la portion de Montpellier à Castres, il est souvent indispensable au cycliste d’emprunter les axes routiers en traçant lui-même son itinéraire.

La voie de Tours 
Cette voie est sans doute la plus cyclable. Elle emprunte de nombreuses portions routières et comprend peu de dénivelés. Certains amateurs de vélo sportif la jugent d’ailleurs trop « facile ».

Compostelle à cheval

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Partir à cheval ne s’improvise pas et se réserve aux cavaliers et montures expérimentés. Il est aussi nécessaire que cavalier et monture se connaissent et aient déjà l’expérience de la randonnée sur plusieurs jours. Ils forment en effet une une équipe solidaire. Le cavalier doit connaître les qualités et défauts de son cheval afin de maîtriser les situations et imprévus qui ne manqueront pas de se présenter au cours du voyage.
Nous ne parlons ici que du voyage en autonomie, c’est-à-dire sans le cas particulier du véhicule suiveur assurant la logistique. 

Quel cheval ?
Le cheval doit être rustique. Il évoluera dans des reliefs variés et pourra subir des conditions météorologiques très différentes : canicule, pluie, vent, froid, voire neige. Il aura également à subir le flot de la circulation routière. Vous ne trouverez pas forcément sa nourriture habituelle, il devra donc s’adapter à la nourriture que vous dénicherez pour lui, en qualité et en quantité. Il n’aura pas de box chaque nuit et doit être habitué à se reposer à l’attache. Les Espagnols proposent souvent d’attacher le cheval par une grande longe au sol, reliée à un membre du cheval et à un piquet. Attention à l’habituer à ce mode d’entrave.

Le franchissement des frontières
Le franchissement d’une frontière européenne nécessite de présenter un certificat de circulation intracommunautaire des équins. Le document se procure à la Direction sanitaire vétérinaire départementale qui le validera ensuite lorsqu’il aura été complété par un vétérinaire, après examen du cheval. La validation n’étant valable que dix jours, vous devrez effectuer ces démarches en cours de route, avant la frontière. Au retour, la même démarche est normalement nécessaire. Toutefois, les contrôles douaniers à la frontière étant supprimés, vous n’aurez probablement personne à qui présenter votre document.

Influence du voyage à cheval sur l’itinéraire
Les itinéraires des voies jacquaires sont généralement des sentiers de randonnée dont certaines portions peuvent être dangereuses ou impraticables pour un cheval, à fortiori lorsqu’il est chargé. Vous ne pourrez donc pas emprunter tous les sentiers et devrez parfois suivre un itinéraire spécifique. Parfois vous devrez aussi privilégier certaines villes et en laisser d’autres, afin de pouvoir garantir hébergement ou nourriture pour le cheval. Si vous souhaitez vous éloigner du chemin balisé, il faudra vous orienter à la carte. Pour ces raisons, vous serez tenu à une préparation fine de votre itinéraire avant le voyage, ceci bien plus que le pèlerin à pied.

Longueur d’étapes
Prévoyez des étapes d’environ 25 à 30 km journaliers. De cette façon, vous conservez une réserve pour pousser plus loin avec votre monture si vous ne trouvez pas d’hébergement capable de vous accueillir.

Nourriture du cheval
Laissez le cheval brouter durant les haltes en cours de journée, au gré de ses besoins. Offrez-lui aussi carottes, pommes, betteraves, pain sec. Attention, tous les hébergements équestres ne disposent pas de nourriture pour le cheval et il faudra parfois l’apporter vous-même. Informez-vous préalablement de la présence de nourriture sur le lieu d’étape que vous choisissez. Utilisez un sac de réserve de grain.

Protection du paquetage aux intempéries 
Utilisez des sacoches imperméables et protégez-en le contenu en scindant le matériel dans des sachets plastiques indépendants. Emportez une bâche adaptée comportant des moyens de fixation, avec laquelle vous recouvrirez la selle en cas de pluie, lors des arrêts et lorsque vous marcherez. 

Code de la route et comportement
Le code de la route considère comme un véhicule un cheval évoluant sur route ouverte à la circulation. Vous devrez donc en sa compagnie respecter le code de la route et serez responsable de son comportement. Soyez vigilant et restez maître de votre cheval. De façon plus générale, évitez de vous arrêter sur des zones privées sans autorisation. Au matin, quittez votre zone de bivouac en la laissant propre et en bon état. De même dans la journée lorsque vous faites une pause. Lorsque vous traverserez une ville, évitez de souiller les rues ou les places ainsi que les fontaines et éliminez vous-même les crottins laissés par votre cheval en agglomération, à l’aide de sacs plastiques. Ne laissez pas votre cheval brouter les plates bandes ou pelouses publiques.

Le retour de voyage
Une fois au terme de votre voyage, vous devrez rapatrier votre monture dans un van ou un camion. Cela représente un coût à prendre en compte, et demande du temps.

Budget
Sans prendre en compte les frais d’approche (cheval et cavalier) de la ville de départ et les frais de retour de Compostelle, sur la voie du Puy-en-Velay, comptez pour la portion française de 35 à 50 euros par jour de voyage. Pour l’Espagne, comptez de 27 à 40 euros par jour de voyage.

Bibliographie
Les guides Miam Miam Dodo indiquent la présence des hébergements équestres ou tout du moins de ceux qui acceptent les chevaux.
Techniques du voyage à cheval d’Émile Brager (Nathan)

Assurance
Une assurance responsabilité civile est nécessaire, couvrant également les risques en cas de vol du cheval, de perte ou de décès. Le vol de chevaux reste toujours possible, il n’est pas rare en Espagne. Pour tout problème, adressez-vous à la Guardia Civil qui est particulièrement serviable avec les pèlerins.

Harnachement et équipement
– Collier de chasse et croupière pour éviter à la selle de bouger
– Un licol, une longe et une corde d’attache d’au moins 12 m
– Une paire de rênes et d’étrivières en réserve
– Une ferrure de réserve car il est plus facile de trouver un maréchal ferrant capable de poser le fer
– Un sac de réserve de nourriture
– De grandes sacoches, des fontes avant, un porte-carte et documents
– Un rouleau de fil à clôture pour improviser un paddock. Il existe des kits de clôture étudiés pour la randonnée, malheureusement ils sont un peu lourds (2,5 kg)
Sans véhicule d’accompagnement, vous devrez tout emporter. Il faudra donc privilégier le matériel le plus solide, mais aussi le plus léger.

Matériel de nettoyage et d’entretien
Le cheval sera votre premier compagnon, auquel il vous faudra accorder les meilleurs soins et la plus grande attention :
– Brosse courte ou gant plastique double face, piquants plastiques d’un côté et brosse de l’autre
– Cure-pieds
– Matériel de maréchalerie
– Fil et aiguille pour réparer cuir ou sacoches

Santé
Votre cheval doit être à jour de ses vaccins, notamment la fièvre équine.
– Bande pour envelopper une sangle blessante et gel pour blessures ou hématomes
– Anti-inflammatoire, réhydratant, anti-coliques

Documents
Assurance du cheval, livret SIRE, photocopie de la carte de propriétaire, licence de cavalier

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