CHEMINDECOMPOSTELLE.COM

Partir avec un âne

Partir avec un âne : mode d'emploi

De plus en plus de pèlerins utilisent un âne pour porter leurs bagages. Mais cette grosse peluche aux doux yeux et aux longues oreilles devient très vite beaucoup plus qu’un porte-bagages. C’est un compagnon de route, gentil et facétieux, qui permet d’entrer en contact avec les autres personnes.

L’âne ne mord pas, ne botte pas, et ne s’affole pas au premier papillon qui passe. Il s’attache très vite à son maître, et le suivra au bout du monde si celui-ci le traite avec bonté. Contrairement à une légende tenace, l’âne n’est pas têtu (il réfléchit longtemps), et marche à bonne vitesse. D’ailleurs la plupart des randonneurs à âne, très rapidement, lâchent la bride de leur compagnon, et le laissent trotter à son pas, broutant de ci de là, et rejoignant son maître sitôt qu’il est disparu dans un coude du chemin. 

Un âne porte le bagage de deux, voire trois randonneurs, sans fatigue, y compris le matériel de camping et de popoting. Un âne est un véhicule extrêmement économe, puisqu’il se nourrit seulement de l’herbe du chemin. Sa gourmandise, ce sera une haie pleine de ronce, d’aubépine et de chardon. Véhicule rustique aussi, puisqu’il couche dehors par tous les temps.

Il faut cependant apporter une réserve à cette auto-satisfaction béate, car il existe certains inconvénients : on ne peut faire halte en pleine ville, car l’animal n’y trouverait rien à brouter. Certaines étapes du chemin sont donc à étudier soigneusement pour que Maître Cadichon puisse se restaurer le soir venu. De même, le voyage de retour devient plus compliqué, car il faut obligatoirement qu’un véhicule adapté, camionnette ou van, vienne à Compostelle chercher le maître et l’animal, d’où dépense supplémentaire.

Période conseillée : mai-juin-septembre, surtout pour la partie espagnole. Juillet-août sont très très chauds, et il n’y a plus rien à brouter…

Hébergement conseillé : le camping, plus ou moins sauvage, car peu de gîtes espagnols acceptent les animaux.

Deux possibilités

1 – Acheter son propre animal. Et profiter 40 années durant de sa présence. Un âne adulte (environ 5 ans) coûte autour de 800 euros. Il ne faut surtout pas partir avec un âne qui a moins de 4 ans, au risque de déformer définitivement sa colonne vertébrale.

2 – Louer un âne chez un ânier professionnel (il en existe plus de 400 en France). La plupart pratiquent la location pour un maximum de 15 jours. Très rares sont ceux qui vont au-delà de cette durée, compte-tenu du temps et du coût du rapatriement de l’animal. Vous trouverez tous les renseignements sur la location de courte durée sur le site www.bourricot.com

Le loueur vous emmène, ainsi que l’âne, au point de départ de votre trajet. Il vient vous rechercher, à l’issue du voyage, et rapatrie l’équipage et la bête.

Modalités pratiques

Un âne est loué « tout compris ». Il est fourni avec un bât et des sacoches. Il est ferré. C’est un âne d’un gabarit et d’une solidité suffisantes pour effectuer le parcours sans fatigue. Certains ânes du troupeau ont déjà effectué le trajet jusqu’à Saint-Jacques. Une formation est proposée avant le départ.

Une liste des hébergements français et espagnols acceptant les ânes vous est remise, ainsi qu’un guide de conseils pratiques sur la façon de mener un âne en randonnée. 

Suivi et Assistance :  en cas de problème logistique ou vétérinaire, les loueurs assurent l’assistance téléphonique. Si le problème est insoluble, ils rapatrient l’équipage et l’animal.

Ouvrages indispensables

• « Il est un beau chemin semé d’épines et d’étoiles » par Jacques Clouteau

• « Randonner avec un âne«  , par Jacques Clouteau

• Compostelle Mode d’Emploi, Les Editions du Vieux Crayon

Les guides Miam Miam Dodo, Les Editions du Vieux Crayon